Frères et Sœurs,
Cette année, le deuxième dimanche de Carême coïncide avec le lancement dans notre diocèse de la campagne pour le denier de l’Église.
Le premier réflexe serait de séparer les deux démarches durant la messe : maintenant l’homélie, et tout à l’heure les annonces.
Maintenant le spirituel, tout à l’heure le temporel.
Maintenant le prêtre, tout à l’heure le laïc.
Maintenant le profond, tout à l’heure l’intendance.
Or tout est important !
Célébrer, catéchiser ne se fait pas sans matérialité.
Quant aux ressources, de l’Église, leur visée doit toujours être pastorale, éducative, spirituelle.
Et si nous prenions le temps d’unir les choses en demandant au Seigneur de nous éclairer ?
Et si étaient liés l’annonce de Jésus qui est notre Vie , et le soutien matériel favorisant cette évangélisation?
En Saint Mathieu, les disciples Pierre, Jacques et Jean sont invités « à l’écart » par Jésus pour mieux le recevoir de son Père : « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui je trouve ma joie. Écoutez-le ! » Le désir du Père est que nous ne voyons que Jésus ! Que nous ayons les yeux fixés sur Lui. Que la paroisse se reçoive de Jésus. Que nous ayons joie de vivre de sa présence.
Dans les incertitudes de ce temps, la transfiguration de Jésus est une joie.
Dans les ténèbres d’aujourd’hui, l’éclat lumineux de Jésus transfiguré est lumière pour notre discernement, nos choix familiaux, notre vie professionnelle, nos quartiers. Notre paroisse, et l’ensemble des services diocésains, doivent être ces lieux vivants et éclairants. Réconfortants.
Auprès de l’Eglise, chacun doit pouvoir grandir dans la foi, l’espérance, la charité.
Collecter le denier doit avoir cette finalité : que vos prêtres et les laïcs en mission d’Eglise puissent partager Jésus au plus près de chez vous. Se concentrer sur leur si belle (et irremplaçable !) Vocation.
Leur assurer une vie décente et soutenir les dépenses de l’Eglise diocésaine n’est pas se distraire du Carême.
C’est au contraire, inscrire dans sa pratique un vrai choix de vie. Un choix spirituel et solidaire.
Imaginez un seul instant ce que serait la disponibilité déjà tant sollicitée de vos prêtres et laïcs missionnés s’ils et elles devaient assumer eux-mêmes leur autonomie pratique?
Parce que je veux une Église centrée sur Jésus, je permets à cette Église d’en favoriser les moyens.
Parce que l’enjeu est de cette portée, le baptisé que je suis sera davantage impliqué à la fois dans l’écoute de Jésus et dans l’organisation concrète de son Église.
St Paul vient de dire dans la 2nde Lettre à Timothée que c’est bien le projet de Dieu et sa grâce qui est notre raison d’être.
Pas d’Église sans la source appelante qui est le Seigneur.
Lui répondre c’est lui donner notre cœur, notre énergie, notre amour. Et consacrer la part bien réfléchie de nos moyens à la vie concrète de nos communautés.
Que chacun soit remercié.
Dieu soit béni.