http://xnpn9.mjt.lu/nl2/xnpn9/57g96.html?hl=fr
Editorial du Père Thierry MAGNIN
Président-Recteur délégué aux humanités à l’Université catholique de Lille
Le projet de loi sur la bioéthique est revenu en deuxième lecture au Sénat cette semaine. A cette occasion le diocèse et l’Université catholique de Lille ont co-produit 4 vidéos sur les points majeurs du projet en posant la question « comment vraiment améliorer la vie ? » à un homme politique, trois médecins et sages-femmes, deux théologiens et notre archevêque. Nous sommes nombreux à penser que les conséquences éthiques du projet n’ont pas été vraiment regardées en profondeur. On peut comprendre le désir d’une femme seule ou d’un couple de femmes d’avoir des enfants et on ne peut mettre en doute leur capacité à les aimer. Mais la seule réponse à ce désir est-elle d’utiliser la technologie de la PMA qui était dévolue à la lutte contre l’infertilité, de promouvoir une « PMA sans père », alors même que de nombreux enfants nés de PMA avec tiers donneur recherchent leur père biologique ? Cela souligne en fait un droit fondamental de tout enfant d’avoir un père et une mère. Parfois ce sont les drames de la vie qui rompent ces liens, sans forcément le vouloir au départ.
Là ce serait la loi qui instaurerait cette perturbation de filiation qui peut entraîner tant de blessures. Entre désir d’enfant et droit à l’enfant, l’Eglise se met du côté du plus petit, du sans voix, de l’enfant à naître…sans oublier que la PMA engendre des embryons surnuméraires, actuellement 200 000 congelés en France !
Les recherches sur l’embryon humain et le prélèvement de cellules souches embryonnaires conduisent à stopper son existence. Pour contourner ce grave problème, des chercheurs ont mis au point d’autres types de cellules souches (comme celles du sang du cordon et les cellules pluripotentes induites) dont les capacités d’action sont particulièrement intéressantes pour tenter de guérir des cancers par exemple. Voilà un bel exemple où science et éthique sont conjuguées au bénéfice de l’homme. Il faut encourager ce type de recherche, alors même que se pose la question des embryons humains dits transgéniques (modifications de leur génome sans trop connaître les conséquences en cascades) et les embryons animal-homme avec un hasardeux mélange des espèces.
La crise écologique d’aujourd’hui souligne que « tout est lié » comme dit le pape François. Ne sommes-nous pas en train de faire la même erreur en bioéthique que par rapport à la nature dont l’homme s’est cru « maître et possesseur », avec les énormes défis climatiques que l’on connait aujourd’hui ? Méditons cette phrase du pape François dans son encyclique Laudato Si : quand on ne reconnaît pas, dans la réalité même, la valeur d’un pauvre, d’un embryon humain, d’une personne vivant une situation de handicap, on écoutera difficilement les cris de la nature elle-même. Tout est lié (§ 117). Prions pour que nos sénateurs se laissent « retourner » par de telles paroles de Vie !
Père Thierry MAGNIN
Pour visionner les vidéos réalisées par l’Université catholique de Lille, voir liens ci-dessous :